Avril 2010 : élection d’Emmanuel Hoog à la présidence de l’AFP

, par Admin

Le 15 avril, le Conseil d’administration de l’AFP a choisi Emmanuel Hoog comme nouveau PDG. Informations, liens utiles

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Note-Communiqué-Syndicat-FO

Communiqué des sections FORCE OUVRIERE de l’AFP

PARIS, 16/04/2010 - 1032 - Les sections FORCE OUVRIERE (SGJ-FO, SNPEP-FO) de l’AFP prennent acte de l’élection de M. Emmanuel Hoog comme Président directeur général par le conseil d’administration de l’agence.

Dès aujourd’hui, Force Ouvrière tient à rappeler à M. Hoog ses principales revendications :

  1. Force Ouvrière s’opposera à toute tentative visant à réintroduire sous une forme ou sous une autre la réforme du statut de l’agence préconisée par l’ancien PDG Pierre Louette. Comme l’ont rappelé l’ensemble des organisations syndicales de l’agence, le "projet de réforme du statut de l’AFP visant à la transformer en sociétés par actions, livrée aux pouvoirs politiques puis aux vents des marchés par ouverture du capital n’est plus d’actualité".
    Il ne saurait notamment être question de voir les mêmes propositions d’actionnariat public, par le biais de la Caisse des Dépôts et Consignations ou toute autre agence de l’Etat, refaire surface alors qu’elles ont été désavouées par toutes les organisations représentatives du personnel.
  2. Pour Force Ouvrière, la "modernisation" de l’agence et son adaptation au multimédia doit se faire dans un cadre maîtrisé et respectueux des missions et du label AFP.
    FO demande l’arrêt immédiat du projet AFP Service et de l’accord avec NewsPress qui nuisent gravement à l’image de l’AFP en introduisant une confusion inacceptable entre produits de communication et information, et mettent en cause notre indépendance rédactionnelle.
    FO demande une remise à plat de touts les partenariats (OCDE, Citizenside, Relaxnews...) passés par l’ancienne direction.
    FO considère que le "projet Agence multimédia" a été entaché à son origine par les arrière-pensées politiques du Plan Louette et qu’il doit être remis à plat. La modernisation indispensable de l’Agence doit faire enfin l’objet d’une véritable concertation avec les organisations représentatives du personnel car les mutiples réunions informelles tenues au cours des derniers mois ne peuvent tenir lieu de concertation. En tout état de cause, cette modernisation doit se faire dans un cadre respectueux de nos principes éditoriaux, des conditions de travail du personnel et de nos métiers.
  3. Force Ouvrière demande que le problème récurrent de la précarité soit enfin réglé par un plan de titularisation pluriannuel des précaires (CDD, locaux, pigistes) et la mise en oeuvre d’une véritable politique des carrières à l’Agence.
  4. Force Ouvrière demande la relance immédiate d’une politique salariale digne de ce nom.
  5. Toutes ces demandes supposent au préalable la reprise d’un véritable dialogue social, ce qui exige que la direction en finisse avec la politique du fait accompli.

Paris, le 16 avril 2010 - FORCE OUVRIERE


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Note-communiqué-syndicats-CFDT

Nouveau PDG : la CFDT demande un renouveau du dialogue social

PARIS, 16 avr 2010 - L’AFP a un nouveau PDG. Dans un esprit républicain, nous lui souhaitons bonne chance dans l’accomplissement de sa mission. Nous espérons surtout qu’Emmanuel Hoog, qui n’avait pas fait spontanément acte de candidature, finira tout de même par se plaire place de la Bourse et qu’il ne sera pas un PDG de transition...

Bref retour sur le film de ces dernières semaines. La CFDT déplore que les représentants du personnel -hors l’élu journaliste au conseil d’administration- aient été complètement tenus à l’écart du processus de sélection. Pas une information, rien sur le nom des candidats auditionnés, leur projet pour l’AFP : nous dénonçons le culte du secret qui a entouré les travaux du "comité de pré-sélection". Un comité fantoche, d’ailleurs, puisqu’en fin de compte, les administrateurs Etat ont imposé leur candidat, un candidat qui n’avait pas été auditionné par le comité de présélection.

"Le dialogue social, je le souhaite vraiment, reprendra sur une base nouvelle". Ce n’est pas nous qui le disions, mais Pierre Louette, lors de son dernier comité d’entreprise en mars. Chiche ! Premier gage de changement : nous exigeons la publication immédiate du rapport du comité d’experts sur l’avenir de l’AFP. Remis en secret mardi au ministre de la Culture, il doit faire au plus vite l’objet d’une large diffusion, a fortiori s’il sert de "feuille de route" à M. Hoog.

Concernant la Direction, nous ne voulons plus travailler avec des interlocuteurs de mauvaise foi. Nous voulons une autre politique de "ressources humaines" —qui tienne compte de l’humain et pas seulement des ressources...— afin de mettre fin à la série noire des ratés qui ont émaillé ces derniers mois : échec du projet d’accord sur le plan de départs volontaires, scandaleux projet de filiale "AFP services" (communication d’entreprises), diffusion non moins scandaleuses de communiqués au beau milieu de dépêches sur le sacro-saint "fil" de l’AFP (Newspress), bras de fer judiciaire concernant le projet de déménagement d’une partie des services de l’Agence rue Vivienne, pseudo plan-seniors, négociations mal engagées sur la video légère...

Et bien sûr, nous espérons que le nouveau PDG prendra acte du rejet unanime par le personnel du projet de réforme du statut de 1957 tel qu’il a été conçu par son prédécesseur. D’ailleurs, les experts du comité ne le reprennent pas, si les fuites à ce sujet dans les médias sont confirmées.

Pour notre part, à la CFDT, nous sommes conscients que l’Agence doit évoluer. Nous l’avons toujours dit. Nous sommes prêts à réfléchir à une évolution de la gouvernance, puis des modes de financement de l’AFP... mais sous réserve d’une concertation préalable, d’un dialogue franc et transparent. Encore une fois, non à la politique du fait accompli !

Entre autres dossiers, M. Hoog trouvera sur son bureau la question du déménagement rue Vivienne pour le "déploiement de l’agence multimédia 4XML", comme le lui diront ses nouveaux collaborateurs. Sans entrer dans les détails, là aussi, la CFDT sait que l’AFP doit évoluer dans sa façon de collecter et diffuser l’information. Nous sommes prêts à envisager de nouvelles organisations du travail, mais —au risque de nous répéter— dans le respect du dialogue social, de nos métiers de base et le maintien des effectifs.

Juste un dernier sujet, et non des moindres : la précarité. Nous rappelons au nouveau PDG que notre entreprise ne peut plus se permettre de précariser des dizaines de jeunes salariés pendant plusieurs années, ni d’organiser des "localisations-expatriations" de personnels au rabais, ni des réorganisations de Direction rampantes entraînant des suppressions de postes dans d’autres catégories. Une crise sociale a éclaté fin 2009 pour protester contre l’inflation des précaires. Le feu couve toujours sous la cendre. Le nouveau PDG doit s’occuper de ce problème, avec un vrai plan de titularisations des CDD et une réelle gestion des ressources humaines sur l’ensemble de son mandat de trois ans.

La CFDT, Paris, 16 avril 2010


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Nomination du PDG : non à un cheval de Troie du Plan Louette

Les organisations syndicales n’ont pas vocation à désigner les dirigeants des entreprises. Mais elles peuvent adresser des mises en garde au nom du personnel.

Les conditions pour le moins obscures dans lesquelles le comité de pré-sélection de l’AFP fait son travail en vue de l’élection à la présidence de l’agence, font craindre un mauvais coup. Ce mauvais coup a un nom : Philippe Micouleau. Déjà, dans les milieux du pouvoir, on murmure que cet ancien membre du Conseil d’administration de l’AFP ne rencontrerait pas d’opposition du côté des organisations syndicales. C’est une intoxication de mauvais aloi. Ajoutons que ce comité n’est pas prévu dans les statuts. Seul le Conseil d’administration est habilité à élire le Pdg de l’AFP (Article 10).

Parmi les dix candidats déclarés un seul a pour l’instant été sollicité : il s’agit de Philippe Micouleau, ex-directeur général de La Tribune et ancien patron de l’Agefi, à la demande expresse de David Guiraud, vice-président du Monde et président du comité de sélection. Micouleau a d’ores et déjà annoncé la couleur dans une interview rapportée sur le site Electron Libre. Son programme ressemble comme deux gouttes d’eau au plan Louette, dont il a d’ailleurs participé à l’élaboration : "Permettre l’entrée dans le capital de l’agence de fonds publics".

Selon les propos rapportés en substance par le site, M. Micouleau estime que l’AFP doit s’appuyer sur la Caisse des dépôts qui "n’a cessé de témoigner pendant toute cette période de tractations occultes de son intérêt pour l’agence".

En réalité, la Caisse des dépôts, prévue selon Pierre Louette pour être le vecteur de l’étatisation de l’AFP, avait purement et simplement été mise devant le fait accompli par notre futur ex-PDG.

Bien sûr, échaudé par le rejet massif du plan Louette par le personnel, Micouleau "entend procéder par petites touches, par des aménagements successifs, qui vont faire évoluer progressivement l’agence". Tout comme Louette affirmait au départ ne vouloir qu’un "toilettage du statut" ?

Comme l’ont déjà écrit les organisations syndicales :

"Toute tentative de faire rentrer par la fenêtre le plan Louette avec l’un ou l’autre des candidats serait vouée à l’échec. Elle susciterait la même opposition du personnel, attaché en priorité à la défense de l’indépendance de l’AFP telle que garantie actuellement par l’Article 2 du statut de 1957.

"Il ne saurait être question de voir les mêmes propositions d’actionnariat public, par le biais de la Caisse des Dépôts et Consignations ou toute autre agence de l’Etat, refaire surface alors qu’elles ont été désavouées par TOUTES les organisations représentatives du personnel, syndicales et autres.

Syndicats SNJ-CGT/SNJ/CFDT/SGJ-FO/CFE-CGC

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Communiqué de Christophe Beaudufe, représentant du personnel journaliste au Conseil d’Administration de l’AFP

PARIS, 25/03/2010 - « Les membres du comité restreint qui doivent procéder à une pré-sélection parmi les candidats à la présidence de l’AFP m’ont invité à prendre part à leurs travaux.

« Comme nous(*) l’avions demandé, ce comité restreint reflète donc désormais la composition et l’équilibre du Conseil d’administration de l’Agence, puisqu’il comportera cinq membres : deux représentants de la presse, deux représentants des pouvoirs publics, et un représentant du personnel.

« La procédure est la suivante : les candidats dont les dossiers auront été retenus seront auditionnés par ce comité, en principe dès la semaine prochaine. Puis ce comité proposera une "short-list" au Conseil d’Administration, qui élira le Pdg conformément aux statuts de l’AFP, dans les meilleurs délais.

« La présence d’un représentant du personnel à ces auditions préliminaires permettra d’exposer aux candidats les questions qui préoccupent vraiment les personnels de l’Agence, et d’être informé "en première main" des projets présentés. »

Christophe Beaudufe - Elu du personnel journaliste au Conseil d’Administration

(*) Cette annonce fait suite à une demande de la Société de Journalistes de l’AFP, dont Christophe Beaudufe est l’actuel président.

Dans une "lettre ouverte aux administrateurs" publiée le 22 mars, la Société des journalistes signalait "que l’article 10 du statut de l’agence stipule que le PDG est désigné par le Conseil d’administration, sans mention d’une présélection."
"Nous demandons, en vertu du statut de l’AFP et au nom des adhérents de la SdJ qui se sont manifestés nombreux en ce sens, qu’à tout le moins le représentant du personnel journaliste élu au Conseil d’administration participe à toutes les étapes de sélection des candidats," écrivait la Société des journalistes.

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CFDT : Départ de Pierre Louette : lettre aux candidat(e)s à la présidence de l’AFP

PARIS, 25/02/2010 - 1329 -

Madame, Monsieur,

Vous êtes candidat(e) à la présidence de l’AFP après le départ de Pierre Louette.
Nous voulons attirer votre attention sur nos attentes et nos craintes.

La réforme du statut

Le projet de réforme du statut de votre prédécesseur a été largement repoussé. Au Parlement, lors d’auditions, même la majorité ne l’a jamais soutenu formellement. Comme en 1957, elle préfére le consensus au passage en force.
La CFDT ne veut pas que l’AFP devienne une société anonyme à capitaux publics.
Pour autant, nous savons que l’AFP doit évoluer et que sa gouverance est archaïque.
Plaidez auprès du ministère de la Culture pour l’abandon de l’actuel projet de réforme de l’AFP, préparé sans nous. Organisez une vraie concertation avec les représentants des salariés sur le changement de la gouvernance de l’AFP. Commençons par modifier la composition du Conseil d’administration, par l’élargir à des clients étrangers, puis continuons à réfléchir ensemble sur les moyens d’assurer le financement du fonctionnement et du développement de l’AFP.

Le déménagement

Le bail de la rue Vivienne est signé. Pour le reste, la direction entretient le flou total, autour d’un dogme : il faut déménager des services rédactionnels pour permettre le déploiement de l’AFP multimédia et rapprocher les métiers. Certes, mais après ? Du multimédia à quel niveau ? De la production ou des desks ? Pour qui ? En anticipant quelle demande ?...
Une discussion s’impose. Elle permettra de clarifier les projets d’aménagement de la rue Vivienne. L’actuel projet, tout ficelé, n’a jamais été négocié avec les représentants des salariés. Or, toute implantation rue Vivienne doit aller de pair avec des garanties sur le maintien de l’activité place de la Bourse. Là aussi, Madame, Monsieur, reprenons un dialogue social franc et sincère. Définissons sérieusement ce que pourrait être l’AFP-multimédia. Commençons par tester de nouvelles organisations du travail rue Vivienne, avec la possibilité de faire marche arrière. Nous avons le temps : la console 4XML, clé de voûte de l’AFP-multimedia, ne sera pas mise en place avant 2012.

Le dialogue social, CDD, Seniors

Vous l’avez compris, le dialogue social est en panne. Déménagement, plan de départ volontaire... : l’absence de dialogue, mis en pratique par le nouveau DRH recruté par votre prédecesseur, affaibilit dramatiquement l’AFP. La relance de ce dialogue passe par une véritable remise à plat des dossiers ouverts. Nous voulons aussi une véritable politique de ressources humaines, qui ne comptabilise pas les salariés en terme de coût mais les considère comme des apports indispensables a l’Agence.
Il va de soi que nous voulons aussi des interlocuteurs de meilleure foi.
Le dialogue social doit porter en priorité sur la fin de la précarité à l’AFP. Un nombre trop grand de nos jeunes collègues vont de CDD en CDD, ou sont envoyés à l’étranger avec des statuts locaux, sans solution d’avenir. Nous voulons un vrai comité de suivi sur la politique d’embauche de l’AFP, avec une embauche pour un départ à la retraite. Nous voulons également une gestion intelligente des fins de carrière et du parcours des seniors à l’AFP.

La filiale AFP-Services

L’exemple même de ce que nous ne saurions accepter. L’AFP veut loger dans cette filiale, créée avec RelaxNews, une activité de publi-reportage et une activité rédactionnelle (gestion rédactionnelle de sites, services sur mesure lors de grands événements...).
Nous ne nous opposons pas à ce que l’AFP cherche de nouvelles ressources. Du publi-reportage, pourquoi pas. Mais pas sous le nom AFP. Pas avec des journalistes de l’AFP. Nous refusons que la marque AFP, garante dans le monde entier d’informations exactes, servent aussi à vendre du publi-reportage. AFP : cette marque de confiance est notre bien le plus précieux.
Nous nous interrogeons par ailleurs sur la nécessité "d’externaliser" une activité rédactionnelle multimédia, qui pourrait très bien être développé à l’intérieur de l’agence, par des journalistes de l’agence.

Veuillez croire, Madame, Monsieur, en notre totale disponibilité pour de très sérieuses discussions, sur ces sujets et bien d’autres, au nom des intérêts supérieurs de l’AFP et ses salariés

Paris, 25 février 2010, CFDT-AFP

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Communiqué de Pierre Feuilly, directeur du bureau de Vienne et candidat à la présidence de l’AFP

L’Agence France-Presse, moins de dix ans après le grave conflit survenu lors de la présidence d’Eric Giuily, connaît de nouveau une crise systémique de nature à remettre en cause son existence même, du moins dans sa forme actuelle et comme seule agence de presse mondiale non-anglo-saxonne.

C’est pourquoi, fort de mes plus de 40 ans d’expérience au sein de l’agence, tant en France qu’à l’étranger, j’ai posé ma candidature à la responsabilité de Président Directeur général de l’AFP.

Dans ma décision a aussi pesé le fait que les principaux candidats défendent des positions contraires à une véritable stratégie de développement de l’AFP sur le long terme, qui implique forcément un minimum de cohérence sociale.

Or, une vision de développement stratégique est indispensable à la survie de l’entreprise si l’AFP veut éviter — pas à moyen ou long terme, mais à court terme — d’être écartée du peloton de tête des trois agences de presse mondiales et, pour parler en termes sportifs, se retrouver reléguée en 2ème division.

Mes responsabilités diverses au sein de l’agence, tant journalistiques, qu’en matière de développement, aussi bien dans le domaine des produits (photo, vidéo, multimédia, infographie) que dans le domaine structurel (filiales), m’ont permis d’acquérir une solide expertise des problèmes complexes auxquels l’AFP est confrontée depuis déjà quelques années : indépendance rédactionnelle, statut, stratégie de développement à partir de notre coeur de métier qui est l’information et rien d’autre (pas Newswag, Services et autres palinodies ruineuses), filiales, financement pérenne et donc rapports avec l’Etat, rôle des médias français, modernisation technologique, prise en compte de marchés de plus en plus diversifiés à l’heure de la révolution numérique et, last but not least, dialogue social.

Bref, il s’agit de mettre cette magnifique maison, l’une des rares entreprises françaises d’implantation mondiale, en ordre de marche pour se colleter avec le monde d’aujourd’hui et surtout celui de demain !

Je récuse toute transformation du statut qui reviendrait en fait à une privatisation, comme la dernière mouture de la Direction, et, par voie de conséquence, à un conflit social de grande envergure mettant en péril l’existence même de l’entreprise. Cependant, il ne saurait exister de tabou sur l’ensemble de la nomenclature des problèmes soulevés ci-dessus, y compris celui du statut, qui doivent être impérativement traités, sous peine de graves déboires.

Mais, en tout état de cause, le développement de l’AFP implique obligatoirement, non pas une réduction de ses effectifs, mais leur augmentation, indépendamment de rédéploiements toujours nécessaires car le monde change et qui ont d’ailleurs toujours eu lieu. Si l’AFP veut être à la hauteur des défis de l’avenir, elle doit renforcer son réseau de journalistes, de photographes, d’infographes, de vidéastes, d’ingénieurs, de commerciaux, de gestionnaires.

Il faut aussi que cessent les interminables règlements de comptes, opérés au nom de querelles obsolètes, et les politiques de personnel clanistes. Il faut également mettre un terme à l’intolérable et permanent sous-entendu de toutes les dernières Directions consistant à assimiler tout salarié ayant plus de vingt ans d’ancienneté à un "pantouflard" uniquement soucieux de ses "avantages acquis". Pour ces dirigeants, qui ne font que passer à l’AFP, considérée comme un tremplin de carrière, rester dans la même entreprise relève aujourd’hui quasiment d’une anomalie psychique.

De même, il faut donner un coup d’arrêt aux soi-disantes réformes des priorités rédactionnelles décidées en catimini et imposées d’en haut, sans qu’elles correspondent aux vraies priorités mises en avant par l’essentiel de nos clients.

A l’identique, il est urgent d’arrêter la triste farce du déménagement de la rue Vivienne : l’installation dans ces locaux d’un plateau dit "multimédia" relève du qualificatif de "tromperie sur la marchandise" et la Direction le sait d’ailleurs pertinemment. Alors, en attendant de trouver, mais rapidement, une vraie solution pour l’indispensable plateau multimédia, revenons-en au projet initial qui était de louer les locaux rue Vivienne pour recaser les personnels de la Rue de la Bourse et du Palais Brongniart, dont les baux de location arrivaient à expiration. Compte tenu de l’état des finances et des besoins logistiques prioritaires de l’agence, il est proprement scandaleux de se livrer à un gaspillage aujourd’hui et depuis des mois consistant à payer trois loyers au lieu d’un seul.

La coordination des différents secteurs du personnel doit être drastiquement améliorée, en particulier avec le technique, car la technologie joue un rôle grandissant dans l’information moderne.

Pour cela, il est impératif de renouer avec un véritable dialogue social, mais où chacun joue son vrai rôle : la Direction dirige, mais informe les personnels de ses projets largement en amont pour laisser du temps au dialogue, et les syndicats défendent les personnels, en particulier contre les injustices, sans pour autant vouloir diriger à la place de la Direction. Ce dialogue social implique aussi la reconnaissance du rôle du personnel de statut local à l’étranger, sans lequel l’AFP ne pourrait exister, et celui des pigistes, tant en France qu’à l’étranger.

La nécessaire politique de développement, en particulier dans le tout numérique, la vidéo et la photo, sans oublier l’amélioration du réseau journalistique à l’étranger, implique de lourds investissements qui posent impérativement la question du financement de l’AFP, laquelle ne peut se résoudre dans le cadre actuel.

Pour parler clair, l’éternel slogan "l’Etat peut et doit payer" n’a pas de sens, même si l’Etat a et doit garder une responsabilité historique vis-à-vis de l’AFP. Il n’en avait pas déjà hier et il en a encore moins à l’heure de l’Union européenne et de la jurisprudence de la Commission à la Concurrence : il est indécent de brandir haut et fort toute la journée le drapeau de l’indépendance rédactionnelle et, à la nuit tombée, d’aller frapper à la porte arrière de Bercy pour tendre la sébille du mendiant.

Enfin, il est nécessaire de tendre la main aux médias français, en grande difficulté, au lieu de saboter, comme l’ont fait nombre d’anciens dirigeants de l’AFP, tous les projets mis au point au sein de l’agence pour ne pas seulement être un prestataire de services parmi d’autres de la presse française, mais un véritable partenaire.

Aujourd’hui, plus que jamais, il s’agit d’éclairer les véritables enjeux, d’écarter les fausses pistes et de cibler les axes d’avenir pour une AFP bien vivante, solidement ancrée dans la modernité.

L’Agence France-Presse, son conseil d’administration et ses personnels, l’Etat — les uns et les autres avec leurs responsabilités propres — sont donc confrontés au plus sérieux défi de l’histoire de l’entreprise. Cela fait trop longtemps que l’immense attachement et le dévouement à l’AFP de la très grande majorité du personnel, toutes catégories confondues, a été ignoré, voire méprisé.

C’est pourquoi il est aujourd’hui indispensable de RASSEMBLER et non pas de diviser pour régner, comme l’ont fait les dernières Directions. Malgré la complexité des problèmes, la diversité des intérêts des uns et des autres, cela est tout à fait possible et c’est mon ambition et ma volonté indéfectibles. Travaillons y ensemble, c’est mon appel à toutes et tous, quel que soit leur niveau de responsabilité.

Pierre Feuilly

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