Septembre 2011 : motion de défiance, grève, audition parlementaire

, par Admin

Alors que le PDG Emmanuel Hoog étudie une nouvelle offensive pour faire modifier le statut de l’Agence, le personnel adopte à plus de 88% des votants une motion de défiance à l’encontre du PDG et lance une nouvelle grève pour coïncider avec une réunion du Conseil d’administration. Dernières informations, réactions syndicales :

  • Dernière mise à jour de cette page : le samedi 24 septembre 2011.

L’actualité :

Dans les médias ; autres liens utiles

Sous le titre "Un ancien de l’Elysée dépêché à l’AFP", le "Canard Enchaîné" écrit : "Pour promouvoir ladite réforme, Hoog a appelé à la rescousse un jeune cabinet de conseil en communication, Media9. En plein dans le mille : cette société a été créée, voilà deux ans, par le dénommé Pierre Jérôme Henin. Lequel officiait tout bonnement entre juin 2007 et mars 2009 comme conseiller de Sarko à l’Elysée."

"...Le 1er juillet, Pierre-Jérôme Henin a remis au pédégé de l’agence un premier document. En dix-sept pages, il lui propose ses ’stratégies d’action’ et de ’lobbying’. Objectif : appuyer, dès la rentrée, la proposition de loi du Sénateur... UMP Jacques Legendre, qui modifie en profondeur le statut de 1957 de l’AFP."

Ce document explique en effet que "Le Président de l’AFP, Emmanuel Hoog, a demandé à l’Agence Media9 de lui faire des propositions d’actions de communication et d’influence, pour accélérer le processus d’inscription à l’ordre du jour de la PPL, en permettant l’assimilation du changement en interne et l’accompagnement de ce projet à Bruxelles".

Regrettant "une résistance au changement et à la réforme en interne", Media9 et son patron proposent de "Faire adhérer l’interne, consolider l’environnement politique français et convaincre Bruxelles, en utilisant comme leviers, l’urgence et la mission d’intérêt général."

Il serait également question de "Faire de l’évolution de la gouvernance de l’AFP une opportunité de rajeunissement de son image, créatrice de valeur et de sérénité interne."

Sous la rubrique "Stratégie d’action", Media9 propose notamment de "Créer le groupe des « Portes-bonne parole »" (sic), de "mener des actions à destination du parlement et du gouvernement" et d’"Engager une action spécifique au niveau européen".

Il faudrait également construire "une cartographie des adversaires/alliés" ainsi qu’une "charte des éléments de langage et de discours...", explique le document.

Le projet de Media9, dont la facture pour l’AFP s’élèverait à plus de 100.000 euros HT, prévoit des calendriers d’action français et européen s’étendant entre juillet 2011 et février 2012.

NB : Interrogé par le journal en ligne "Mediapart" (voir ci-dessous), la direction de l’AFP a affirmé qu’aucun contrat n’a été signé avec l’agence de M. Henin.

"Malgré plusieurs tentatives, Pierre-Jérôme Henin, président fondateur du cabinet de conseil en communication, est resté injoignable," écrit Mediapart dans son article du 19 août.


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Note-Direction

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’AFP : « Il faut sécuriser les ressources publiques de l’Agence »

PARIS, 15/09/2011 - 1829 - Le Conseil d’Administration réuni le 15 septembre 2011 a procédé à l’élection du Vice-président. M Jean-Pierre Caillard, Président-Directeur Général de La MONTAGNE a été élu à l’unanimité. A cette occasion, Jean-Pierre Caillard a tenu à "exprimer tout son soutien à l’Agence, à son personnel, à son Président et à son Conseil d’Administration, au moment où de nombreux dossiers sensibles sont à l’ordre du jour".

Les personnels ont rappelé qu’ils ont voté une motion de défiance le 2 septembre. Le Président Emmanuel Hoog a répondu que face à la procédure précontentieuse instruite par la Commission européenne après la plainte de l’agence allemande DAPD et aux questions qu’elle soulève, la direction de l’AFP recherchait avec les Pouvoirs Publics une réponse claire qui puisse sécuriser de manière durable les financements publics de l’Agence.

Pour s’en tenir aux seules relations financières entre l’Agence et l’Etat et donc à la question de la sécurisation des financements soulevée par la Commission européenne, la voie la plus sûre est législative. La direction de l’AFP étudie dans quelle mesure la voie règlementaire peut offrir une solution alternative stable et durable au regard du droit communautaire et du droit français. Si la voie règlementaire, sans doute plus fragile, est néanmoins jugée possible, la réforme législative de la gouvernance se posera naturellement dans des termes différents.

Le Président a précisé que ces questions feront l’objet de discussions en interne dans le cadre d’un dispositif de concertation que la direction mettra en place avec les acteurs sociaux, à partir du 28 septembre prochain.

L’ensemble des administrateurs a voté à l’unanimité (moins une abstention) la déclaration suivante : "Le Conseil d’Administration réuni le 15 septembre, soucieux de garantir le développement et l’indépendance de l’AFP, souhaite, au regard des questions posées par la Commission Européenne sur son financement, que soient engagées dans les meilleurs délais toutes les démarches visant à la sécurisation de ses ressources publiques dans le cadre de ses missions d’intérêt général. Ces démarches conduites par le Président doivent se faire dans la plus étroite concertation avec le personnel de l’Agence."

Le CA a par ailleurs procédé à l’examen des comptes 2010 audités conjointement par les cabinets Mazars et Ernst & Young qu’il a approuvés à l’unanimité.

Le chiffre d’affaires 2010 s’établit à 283 M€, en progression de près de 7 M€ (à taux comparables) par rapport à 2009 (+2,5%). Les progressions les plus fortes concernent la vidéo (+24%), le multimédia (+16%) et la photo (+7%). Les choix stratégiques de l’Agence, présentés par le Président Emmanuel Hoog lors de la réunion du Conseil d’Administration de décembre 2010, se trouvent ainsi confortés.

En termes géographiques, le contraste, déjà valable lors des précédents exercices, entre l’évolution des recettes en France d’une part et à l’International d’autre part se confirme. La croissance est respectivement de 0,3 % pour la France et de 2,9 % à l’International.

Les charges d’exploitation (hors grands événements sportifs spécifiques en 2010 - Coupe du Monde de football et Jeux Olympiques d’hiver) restent maîtrisées. Elles progressent globalement de 2,9 % entre 2009 et 2010.

La marge d’exploitation s’établit à 17,7 M€, supérieure de 2,7 M€ à celle du budget, et en ligne avec les objectifs assignés à l’Agence dans le cadre du contrat d’objectifs et de moyens signés avec l’Etat.

Le résultat net s’établit à 0,3 M€.

En ce qui concerne l’exploitation 2011, la bonne tendance constatée sur les recettes devrait permettre à l’Agence d’atteindre ses objectifs budgétaires en 2011 et de financer la couverture d’une actualité particulièrement riche ainsi que ses projets de développement.


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Le 13 septembre : « Communiqué du Président »

Face à la procédure précontentieuse instruite par la Commission européenne et aux questions qu’elle soulève, la Direction de l’AFP recherche avec les Pouvoirs Publics une réponse claire qui puisse sécuriser de manière durable les financements publics de l’Agence.

A partir du courrier de la Commission européenne du 22 août 2011, l’Etat bénéficie d’un mois pour apporter les premiers éléments de réponses après la plainte de l’agence allemande DAPD.

La voie la plus sûre est législative. Elle trouve une traduction dans la proposition de loi déposée sur le bureau du Sénat, qui introduit la notion de mission d’intérêt général sur laquelle peut se fonder un financement public. Cette réponse parait, pour nombre des personnels, insuffisante, insatisfaisante. Par ailleurs, cette proposition prévoit d’autres évolutions du statut, notamment sur la gouvernance qui, elles aussi, soulèvent des inquiétudes.

Pour s’en tenir à nos seules relations financières avec l’Etat et donc à la question de la sécurisation de nos financements soulevée par la Commission européenne, nous étudions dans quelle mesure la voie règlementaire peut offrir une solution stable et durable au regard du droit communautaire et du droit français. La voie est étroite.

Si la voie règlementaire, sans doute plus fragile, est néanmoins jugée possible, la réforme législative de la gouvernance se posera naturellement dans des termes différents.

Elle fera l’objet de discussions en interne dans le cadre du dispositif de concertation que la Direction mettra en place avec les acteurs sociaux, à partir du 28 septembre prochain.

Très chaleureusement, Emmanuel Hoog

 


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Le 8 septembre : Communiqué d’Emmanuel Hoog (extraits)

Chers collaborateurs, chers amis

Je prends acte des résultats de la motion de défiance adoptée ce jour par les personnels de l’Agence, et de l’émotion suscitée qui, je le répète, se situe sur le seul terrain de mes intentions supposées, et jamais sur celui de décisions prises et donc des faits avérés.

Les résultats de cette consultation réservée aux seuls salariés sous statut siège sont les suivants : 57,75 % de participants, dont 88,33 % pour la motion, 5,65% contre et 6,02 % de votes blancs. L’abstention est de 42,25 %.

.../...

Depuis mon arrivée, j’ai multiplié les initiatives de dialogue ; je les ai toujours assorties d’un appel au respect de l’honneur de chacun, de la courtoisie verbale et écrite et des principes élémentaires de la vie en société.

Concernant notamment l’évolution du statut, je souhaite vivement que le dialogue s’intensifie, dans le cadre de la concertation que j’ai annoncé dans mon message du 2 septembre. La première réunion aura lieu fin septembre. Il appartient naturellement au Sénat de décider de la suite qu’il entend donner à la proposition de loi déposée en mai mais il me paraît souhaitable que l’Agence et ses personnels soient plus que jamais forces de proposition sur les questions qui se posent à nous aujourd’hui : peut-on répondre aux interrogations de la Commission européenne sans modifier le statut et si oui, quelle forme cela peut-il prendre ? Dans le respect le plus absolu de l’indépendance de l’Agence, faut-il faire évoluer sa gouvernance ou considère-t-on que le fonctionnement actuel garantit le développement de l’entreprise ? Il est de notre devoir de réfléchir à ces sujets et d’y apporter des réponses, comme je l’avais déjà affirmé et demandé dans mon message du 16 juin dernier. Dans un calendrier indépendant de l’agenda parlementaire. Toutes les positions sont respectables et seront respectées ; il n’est nul besoin d’utiliser les termes de « forfaiture », d’« éléments exogènes » etc. pour qualifier la position de ceux, dont je fais partie, qui sont attachés au statut mais convaincus qu’il peut et doit évoluer.

.../...

Au-delà des questions du statut et de la plainte déposée auprès de la commission européenne, qui sont importantes mais ne doivent pas polariser l’entreprise en permanence, j’entends, je le redis, continuer de promouvoir le développement international de l’Agence dans toutes ses composantes, notamment autour de la vidéo, du multimédia et des priorités géographiques que sont le Brésil, l’Inde et le monde arabe. Avec constance et détermination. Qui pourrait croire, contre toute évidence, que je serais partisan d’un recentrage de l’Agence sur ses seuls clients français avec lesquels nous sommes, dans le même mouvement, en train de refonder notre partenariat historique ? Cela n’a pas de sens et contreviendrait directement à toutes les décisions que j’ai prises depuis mon arrivée et aux choix qui seront faits dans le cadre du budget 2012.

Voici l’Agence dont nous sommes tous fiers : une Agence qui avance, dans le dialogue et le respect mutuel ; une Agence forte, indépendante et innovante.

Très chaleureusement, Emmanuel Hoog


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Le 22 août : déclaration d’Emmanuel Hoog

Dans un "message à tous les collaborateurs" en date de lundi 22 août, M. Hoog écrit :

« Je souhaite porter à votre connaissance les faits suivants :

  • « aucune mission n’a été confiée par l’AFP à la Société Média9
  • « aucun contrat n’a été signé avec elle et par conséquent, aucun euro n’a été versé.

« Le document - tant commenté - fait partie des multiples propositions que reçoit chaque jour la Direction et ce, dans des domaines très variés.

« Elle n’y a pas donné suite. Il n’engage en rien l’Agence.

« Très cordialement. Emmanuel Hoog »

 

Réactions syndicales et associatives

 
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Les élus du personnel au CA : Compte rendu du conseil d’administration du 15 septembre

PARIS, 15/09/2011 - 2000 - Le Conseil d’administration de l’agence a débuté sa réunion, la première depuis le mois de janvier, par l’élection de son vice-président. Jean-Pierre Caillard, PDG de La MONTAGNE, a été élu à l’unanimité, conformément au principe d’alternance entre presse nationale et presse régionale.

Le conseil a ensuite approuvé le procès-verbal de la réunion précédente, puis les comptes de l’exercice 2010 qui ont donné lieu à une série de questions, notamment de la part du représentant de Bercy sur le niveau de la masse salariale, en hausse de plus de 2%, à effectifs pourtant constants. Le directeur-général Remy Tomaszewski n’a pas été en mesure d’apporter une réponse dans l’immédiat.

Au 30 juin, la situation est conforme au budget 2011, avec une marge d’exploitation de 0,3 million d’euros, intégrant notamment de bons résultats en Asie et Amérique latine mais aussi les charges liées aux événements spéciaux (tsunami, printemps arabe, etc).

Le PDG a évoqué l’arrivée de trois nouveaux directeurs, ce qui a été l’occasion pour les représentants du personnel de demander au conseil de se prononcer sur la nomination récente du directeur commercial Olivier Lombardie, conformément aux statuts de l’agence qui donne au CA cette prérogative. Le PDG a répondu que le conseil d’administration avait délégué ce pouvoir au PDG, en vertu de son règlement intérieur. Les représentants du personnel ont alors rappelé que le personnel s’était inquiété de l’arrivée à la tête de la troisième agence de presse mondiale d’une personnalité sans expérience à l’internationale ou dans les médias.

Ils ont ensuite lu devant le Conseil la motion de défiance adoptée par le personnel de l’agence. Emmanuel Hoog a alors expliqué que la proposition de loi Legendre, objet des inquiétudes du personnel, s’efforçait de répondre à deux questions : celle de la gouvernance de l’agence et celle relative aux enquêtes ouvertes par la Commission européenne. Il a insisté sur la nécessité de répondre vite à Bruxelles pour sauver le financement de l’agence, évoquant un décret plutôt qu’une loi comme alternative possible.
Les deux autres représentants de l’Etat, Bernard Valero et Laurence Franceschini, ont tous deux souligné cette urgence à apporter des réponses, dont une première série dès la fin du mois. Sur la voie juridique à emprunter, Mme Franceschini a averti de la nécessité d’être très rigoureux afin d’être absolument certain qu’un décret ou un règlement éventuel soit accepté par la Commission européenne. Un débat s’est alors engagé entre plusieurs administrateurs. Nicolas Beytout, pdg du groupe Les Echos, demandant notamment ce qu’il serait alors possible de faire si cette voie réglementaire était interdite. Mme Franceschini a répondu qu’il faudrait alors en revenir à une loi mais que le calendrier parlementaire risquait de faire prendre du retard à l’agence. Les représentants du personnel, interrogés à plusieurs reprises par certains administrateurs du collège presse, ont insisté de leur côté sur la nécessité d’associer le personnel à toute réforme. Ils ont mis en garde contre la tentation d’avancer à marches forcées, estimant que la procédure engagée à Bruxelles ne le justifiait pas. Le calendrier de la Commission européenne dans ce genre d’affaires permet d’aboutir à une solution acceptable, dans la concertation et sans précipitation, ont-ils insisté.

Les administrateurs presse et de l’Etat ont néanmoins jugé que, face aux risques pesant sur le financement de l’agence, qui joue sa survie selon certains d’entre eux, il était nécessaire que le conseil se prononce aujourd’hui dans un texte soulignant cette urgence à trouver des solutions. A la demande insistante des administrateurs du personnel, ce texte mentionne aussi la nécessité d’une "concertation la plus étroite avec le personnel de l’agence".

Ce texte a été voté à l’unanimité, moins une abstention.

Olivier Baube et Bernard Ducamp

 
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Le lundi 12 septembre : A une très forte majorité, les salariés de l’AFP approuvent une grève de 24 heures

Communiqué des syndicats CGT, FO, SUD-AFP, CFE-CGC et SAJ-UNSA de l’AFP

Les salariés parisiens de l’AFP, réunis en assemblée générale à l’appel des syndicats ce mardi 13 septembre, ont unanimement approuvé le lancement d’une nouvelle grève pour exiger que le PDG Emmanuel Hoog tienne compte des revendications exprimées dans la "motion de défiance".

Une consultation semblable parmi les salariés des sept bureaux de province - Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Rennes, Strasbourg et Toulouse - a donné le résultat suivant :

  • Pour la grève : 61 - contre : 7 - abstentions : 16.

La grève, qui concernera l’ensemble des services produits en France pour les clients français, débutera à 18 heures (1600 GMT) demain mercredi pour se terminer à 18 heures jeudi, lorsque se tiendra une réunion du Conseil d’administration de l’AFP.

Pendant cette période, nous demandons aux desks texte de ne valider que les alertes et les urgents.

L’objet de la grève est d’exprimer le rejet par le personnel de la proposition de loi Legendre sur le statut de l’AFP, et d’exiger que M. Hoog renonce à la promouvoir en s’en désolidarisant publiquement.

Cette demande a été approuvée par 88% des salariés qui ont participé au vote d’une motion de défiance contre le PDG la semaine dernière.

Par ailleurs, les syndicats appelleront le personnel parisien à se rassembler devant le siège, jeudi à 15 heures, pour exprimer devant les membres du CA leur rejet de la proposition de loi Legendre sur le statut de l’agence.

Syndicats-CGT-FO-SUD-CGC-SAJ de l’AFP, le mardi 13 septembre 2011

 


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Le mercredi 14 septembre : Recul du PDG, victoire du personnel : la proposition Legendre est mort-née - Syndicats CFDT et SNJ

PARIS, 14/09/2011 - 1045 - Communiqué des sections CFDT et SNJ de l’AFP :

Le personnel de l’AFP, qui a massivement voté une motion de défiance à l’encontre du PDG, attendait sa réponse depuis la semaine dernière.

La réponse du PDG étant a minima et tardive, la CFDT et le SNJ respecteront l’appel à la grève lancé sur la France et seront particulièrement attentifs à l’attitude du PDG devant le conseil d’administration, afin de s’assurer que le dialogue peut véritablement s’engager sur des bases saines.

La CFDT et le SNJ invitent d’ailleurs M. Hoog à clarifier sa position, lors de ce CA, auprès des administrateurs.

Nous prenons cependant acte que le PDG a implicitement reconnu dans son communiqué du 13 septembre que la proposition de loi Legendre, si contestée, était mort-née. Pour la première fois, Emmanuel Hoog envisage une autre option : une voie réglementaire et non législative pour répondre aux questions soulevées par la Commission européenne.

Tout en nous méfiant d’une nouvelle manoeuvre dilatoire, nous nous félicitons que le risque d’un débat mal contrôlé au Parlement s’éloigne, grâce à la mobilisation des salariés et à la politique de dialogue dont la CFDT et le SNJ ont toujours été les promoteurs.

Cependant, si la PPL Legendre devait réémerger — que ce soit au Sénat ou à l’Assemblée nationale —, nous nous remobiliserions avec force.

Le refus systématique n’est pas notre culture et sur le statut, nous avons toujours été forces de propositions.

Nous prenons donc acte du rendez-vous fixé par le PDG aux acteurs sociaux fin septembre en espérant qu’il nous permettra de repartir sur la voie d’un dialogue véritable et sincère, et non d’un énième "comité Théodule".

CFDT et SNJ de l’AFP - Paris, le 14 septembre 2011

 


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Le mercredi 14 septembre : Réforme du statut : ne pas tomber dans le panneau et réussir la grève - Syndicats CGT toutes catégories

Isolé, mis en minorité par une motion de défiance, confronté à une grève de 24H00 votée par une très forte majorité, le Pdg Emmanuel Hoog tente de s’en sortir comme il peut et par là-même de sauver sa tête.

En spécialiste des coups tordus (souvenons-nous du déménagement !), il installe un rideau de fumée, en créant délibérément la confusion, pour désorienter, démobiliser et diviser le personnel, qui rejette massivement la Proposition de loi Legendre (PPL) de réforme du statut.

Tel est le sens du communiqué qu’il a publié mardi soir qui ne constitue en aucun cas à nos yeux une voie de sortie de crise et une mise au rancart de la PPL, grave menace pour l’indépendance de l’AFP. Tout au plus un os à ronger pour certains "syndicalistes" qui imploraient Emmanuel Hoog de bien vouloir adresser un signe leur permettant de retrouver enfin "le chemin de la raison" plutôt que de s’engager dans un conflit.

Le Pdg réaffirme ainsi que "la voie la plus sûre est législative" pour modifier le statut. Il se borne juste à "étudier" la voie réglementaire. Et encore : sur l’un des aspects seulement de la PPL, la définition de la mission d’intérêt général de l’Agence qui donnerait droit à des financements publics.

M. Hoog ne fournit de plus aucun calendrier : quand saura-t-on que le Pdg juge possible ou non la voie réglementaire ? Mystère.

Rappelons-le une nouvelle fois : il n’y a pas besoin de modifier le statut pour satisfaire les exigences de Bruxelles en matière de financements publics. Cela peut être réglé par une convention entre l’AFP et l’Etat, et plusieurs entreprises de l’Union européenne ont d’ailleurs procédé ainsi ! Bruxelles n’a jamais exigé une révision, ni même un toilettage du statut, tout en exigeant qu’un financement corresponde à des missions d’intérêt général dûment précisées.

Pour tout le reste de la PPL, c’est le flou le plus total, évidemment entretenu de manière délibérée. Si la voie réglementaire était possible, "la réforme législative de la gouvernance se posera naturellement dans des termes différents", nous dit le Pdg. Qu’est-ce à dire ? On ne saurait embrouiller davantage les esprits !

Emmanuel Hoog ne manque pas d’air. Après avoir accusé le personnel de piratage et autres "craquages" de mots de passe, il revient à la charge avec sa proposition de "concertation" interne sur le statut. La CGT ne saurait se prêter à cette opération-piège. Un dialogue ne peut s’engager que sur des bases claires. Cela implique que des assurances soient fournies sur le sort de la PPL Legendre, dont nous ne voulons pas. Où sont ces garanties ?

L’unanimité des organisations syndicales s’était faite pour exiger que M. Hoog dise clairement qu’un examen parlementaire de la PPL n’était pas souhaitable.

Aujourd’hui, en messagers du Pdg, après avoir guetté des "signes", certaines jouent les rois mages annonçant la bonne nouvelle : la PPL "est mort-née". Ce qui ne les empêche pas d’écrire que la réponse du Pdg est "a minima". Pas si mort-née que cela, donc, la PPL...

Ceux qui - quelques jours après avoir décliné l’offre - promettent désormais leur concours à la pseudo-concertation prennent une lourde responsabilité. Négocier l’épée dans les reins - celle de la PPL Legendre - risque de conduire à un fiasco.

Pour nous, il n’y a qu’une voie à suivre : continuer le combat contre la PPL. C’est pourquoi LA GREVE DE 24H00, A PARTIR DE 18H00 (16H00 GMT) CE JOUR, DOIT ETRE SUIVIE MASSIVEMENT PAR TOUS LES PERSONNELS.

CGT toutes catégories - PARIS, 14/09/2011

 


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Le mardi 13 septembre : Face à la mobilisation du personnel, Hoog manoeuvre et joue la division - Force Ouvrière

PARIS, 13/09/2011 - 1903 - FO vient de prendre connaissance avec étonnement, voire stupeur, d’un communiqué "tardif" du Pdg, juste après que le personnel se soit prononcé massivement en faveur d’une grève de 24 heures sur la France à partir de mercredi 18H00, à l’appel de tous les syndicats, faut-il le rappeler.

Ce communiqué distillé d’abord à quelques syndicalistes choisis pas ses soins, pour qu’ils jouent sans doute les petits télégraphistes auprès des "adversaires de l’intérieur", est une nouvelle manoeuvre pour tenter de diviser le front syndical et le personnel. Comme les précédentes, elle sera vouée à l’échec.

Dans ce communiqué, M. Hoog indique que puisque la proposition de loi Legendre "paraît pour nombre des personnels insuffisante, insatisfaisante" et qu’elle soulève "des inquiétudes" - doux euphémismes quand on constate le rejet dont elle fait l’objet dans toute l’Agence -, il serait prêt à étudier "dans quelle mesure la voie réglementaire peut offrir une réponse stable et durable" à une réforme du statut de l’Agence.

En clair, la voie du décret, que M. Hoog avait jugé impossible jusqu’à présent pourrait aujourd’hui être jugée "possible" même si elle est, à ses yeux, "sans doute la plus fragile" et que "la voie est étroite".

FO, qui ne s’est jamais opposé à un toilettage du statut, rappelle que, dès le début de cette affaire, il avait lui-même préconisé le choix de la voie réglementaire, évitant d’ouvrir la boîte de Pandore d’une réforme législative à hauts risques !

De deux choses l’une, ou M. Hoog croit vraiment à ce qu’il dit, ou il ne s’agit que d’allumer un contre-feu à la mobilisation du personnel.

  • S’il juge qu’une évolution par la voie réglementaire est possible, et qu’il faut en examiner à la fois le périmètre et les modalités, alors le PDG doit clairement dire ce que lui demande massivement le personnel : que la voie législative n’est plus à l’ordre du jour et que la PPL Legendre doit être abandonnée, car trop dangereuse pour l’indépendance de l’AFP et incapable de réunir un consensus

Or, à ce stade, M. Hoog ne répond toujours pas à cette demande, réaffirmant sa préférence pour la voie législative, et renvoyant sa réponse à plus tard.

Comme FO l’a dit au PDG lors du dernier CE, le dialogue suppose la loyauté. On ne peut à la fois proposer des discussions sur "la voie réglementaire" et continuer à soutenir le contenu d’une proposition de loi qui poursuivrait son parcours législatif pendant que se déroule, en interne, un simulacre de concertation !

  • Par ailleurs, si le personnel de l’AFP et aussi son PDG ont bien évidemment leur mot à dire dans la recherche d’un consensus permettant de faire évoluer certains aspects du statut - le processus réglementaire ne relève pas d’eux mais des pouvoirs publics. Ce que nous demandons tous au PDG c’est d’être le garant du statut et du développement de l’AFP, dans le respect de ses missions, et non d’être le chantre militant d’un bouleversement à haut risque du statut.

Pour l’instant le PDG Hoog ne nous a donné aucune de ces garanties.

FO dénonce donc encore une fois, avec la plus grande vigueur, ce qui apparaît bel et bien comme une nouvelle tentative de division à la veille d’une grève qui a recueilli l’assentiment massif des salariés.

Elle appelle tous les syndicats à rester unis sur les demandes figurant dans la motion de défiance pour faire échec aux ultimes manoeuvres de M. Hoog.

Paris, le 13 septembre. FORCE OUVRIERE


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Le lundi 12 septembre : Amplifier la mobilisation, assemblée générale mardi à 14h00 et vote d’une grève

Communiqué des syndicats CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD, CFE-CGC

Malgré le vote écrasant du personnel qui s’est prononcé à une très large majorité pour la motion de défiance, le Pdg Emmanuel Hoog continue à ignorer les attentes des salariés qui lui demandent d’en "finir avec ses manoeuvres indignes dirigées contre l’Agence et ses salariés".

L’exigence du personnel est pourtant claire : le Pdg doit RENONCER A PROMOUVOIR le projet de changement de statut de l’AFP proposé par le sénateur UMP Legendre ET S’EN DESOLIDARISER. Nous lui demandons de dire que l’examen de la PPL Legendre, auquel est résolument opposée la grande majorité des salariés, n’est ni opportun ni souhaitable.

Dans un communiqué la semaine dernière, le Pdg a lancé à la légère des accusations de piratage et de harcèlement sans en apporter la preuve, cherchant à discréditer le mouvement du personnel.

Réunis lundi, les syndicats CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD, CFE-CGC ont décidé de maintenir et renforcer leur unité en appelant solidairement à une nouvelle ASSEMBLEE GENERALE MARDI 13 SEPTEMBRE A 14H00 (rue Vivienne, 1er étage). Rappelons que l’intersyndicale a donné jusqu’à mardi à 12H00 au Pdg pour se désolidariser de la PPL LEGENDRE.

Lors de cette AG, les organisations syndicales appelleront à une GREVE DE 24 HEURES SUR LES "FILS" FRANCE ET LES CLIENTS FRANÇAIS (texte, photo, vidéo, infographie, multimédia...), DU MERCREDI 14 SEPTEMBRE A 18H00 AU JEUDI 15 A 18H00, jour prévu de la réunion du Conseil d’administration.

A l’issue de l’AG de mardi, à 15H00 PRECISES, AURA LIEU UN VOTE A MAIN LEVEE AUQUEL TOUS LES SALARIES DU SIEGE SONT APPELES A PARTICIPER MASSIVEMENT. Les bureaux régionaux français communiqueront les résultats du vote dans leur zone par note sur le fil DIR, selon la procédure habituelle.

Les syndicats CGT-SNJ-CFDT-FO-SUD-CFE-CGC - Paris le lundi 12 septembre 2011.


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Le jeudi 8 septembre : Motion de défiance : le PDG Emmanuel Hoog désavoué

PARIS, 08/09/2011 - Communiqué de l’intersyndicale de l’AFP (CGT, CFDT, SNJ, FO, SUD, CFE-CGC, SAJ-UNSA)

Le vote de la motion de défiance par les salariés de l’AFP, à l’encontre du Pdg Emmanuel Hoog, a donné les résultats suivants :

Inscrits 1.380
Votants 797 (57,75%)
Pour 704 (88,33%)
Contre 45 (5,65%)
Abstentions 48 (6,02%)

Ce résultat constitue un désaveu sans appel des méthodes du président de l’Agence pour tenter de faire aboutir au plus tôt le texte de la proposition de loi sénatoriale dénaturant le statut actuel de l’AFP.

L’ampleur de la participation à ce scrutin, alors même qu’il était organisé sur une durée courte (48 heures) et le vote à une majorité écrasante de cette motion, présentée par l’intersyndicale (CGT-SNJ-CFDT-FO-SUD-CGC-SAJ) en témoignent.

Cette motion demandait "instamment au Pdg d’en finir avec ses manoeuvres indignes dirigées contre l’Agence et ses salariés et de renoncer à promouvoir ce projet de changement de statut proposé par le sénateur UMP Legendre, qui comporte de lourdes menaces pour la survie, l’indépendance et l’image de l’agence dans le monde entier".

"C’est pourquoi nous exprimons notre défiance à l’encontre du Président-directeur général et de ses méthodes", concluait le texte.

Forts de ce résultat, l’intersyndicale et le personnel demandent au président Emmanuel Hoog de FAIRE SAVOIR PUBLIQUEMENT, D’ICI MARDI 12H00 (10H00 GMT), DERNIER DELAI, que, devant une opposition résolue à ses projets, il juge qu’il n’est désormais ni souhaitable ni opportun que la PPL Legendre soit examinée par le parlement.

Ils s’adressent solennellement en ce sens au Pdg, en lui demandant une réponse sans faux-fuyant.

L’intersyndicale avertit que, si Emmanuel Hoog ne prenait pas la mesure de la défiance exprimée par le personnel, elle appelerait le personnel à FAIRE GREVE PENDANT 24 HEURES, DE MERCREDI A JEUDI, jour prévu pour la réunion du Conseil d’administration.

Aussitôt la réponse du Pdg communiquée à l’intersyndicale, aura lieu UNE ASSEMBLEE GENERALE DU PERSONNEL pour décider ensemble des suites à lui donner.

Parallèlement, l’intersyndicale tiendra mardi une conférence de presse.

Enfin, elle a décidé d’écrire aux autorités du Sénat pour les informer du rejet que suscite au sein de l’Agence l’actuel projet de réforme déposé sur le bureau de cette assemblée, et les inviter à en tirer les conséquences en renonçant à défendre en séance le texte de la PPL Legendre.

L’intersyndicale - Paris, le 08/09/2011


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Le 6 septembre : La motion de défiance

« Le personnel de l’AFP a déjà clairement fait savoir son rejet du texte de la proposition de loi déposée par le sénateur UMP Jacques Legendre, visant à modifier à la hussarde à quelques mois d’échéances politiques importantes le statut de l’Agence France Presse. Le PDG Emmanuel Hoog a néanmoins cru bon de chercher à s’attacher à nouveau les services d’un cabinet de lobbying (Media9) pour tenter de faire passer en force cette réforme, via des actions destinées à peser sur la représentation nationale, les autorités européennes, le personnel et obtenir ainsi l’adoption par le Parlement de la proposition de loi Legendre.

«  Malgré les dénégations tardives et confuses du Pdg sur le recrutement de ce cabinet, dirigé par un proche de l’actuel président de la République Nicolas Sarkozy, cette démarche, conduite dans le secret et dans le dos des instances représentatives du personnel, ne peut que susciter l’indignation des salariés de l’AFP.

«  D’une part, parce que cette démarche manifeste un plus profond mépris pour la demande de dialogue et de transparence exigée par le personnel, considéré comme quantité négligeable quand ce n’est pas comme un « adversaire » de l’intérieur qu’il faut combattre, à en croire certaines dispositions du plan d’action proposé par Média9.

«  D’autre part, parce qu’elle est totalement étrangère à l’histoire, la culture, à la nature et à l’"ADN" même de l’agence. Au lieu de se comporter comme le garant de son indépendance et de ses missions d’intérêt général, comme le lui impose le statut et notamment son article 2, M. Hoog, par ses manoeuvres politiciennes, s’est placé de lui-même en chef de file des forces qui entendent par tous moyens imposer un changement de statut de l’AFP, en dehors de tout consensus large au sein de la représentation nationale et du personnel.

« En conséquence, le personnel demande instamment au Pdg d’en finir avec ses manoeuvres indignes dirigées contre l’Agence et ses salariés et de renoncer à promouvoir ce projet de changement de statut proposé par le sénateur UMP Legendre, qui comporte de lourdes menaces pour la survie, l’indépendance et l’image de l’agence dans le monde entier. C’est pourquoi nous exprimons notre défiance à l’encontre du Président-directeur général et de ses méthodes. »

Intersyndicale-CGT-SNJ-CFDT-FO-SUD-CGC-SAJ - Paris le jeudi 1er septembre 2011.


 
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SNJ-CGT - le 22 août

Monsieur Hoog : la renommée de l’AFP exige votre départ

Le président Emmanuel Hoog nous prend pour des imbéciles. Sortant d’un silence de plusieurs jours, il affirme dans un message au personnel, lundi, qu’"aucune mission n’a été confiée par l’AFP à la Société Média9". "Aucun contrat n’a été signé avec elle et par conséquent, aucun euro n’a été versé", ajoute le Pdg, qui prétend qu’il n’a "pas donné suite" à l’offre détaillée de Média9" de faire la promotion de la proposition de loi (PPL) Hoog-Legendre de revoir de fond en comble le statut de l’Agence.

A entendre M. Hoog, cette offre ferait "partie des multiples propositions que reçoit chaque jour la Direction et ce, dans des domaines très variés".

"DEMENTI" DE HOOG : SIX JOURS DE REFLEXION

Comment le croire ?

  • la lettre du président de Média9 Pierre-Jérôme Hénin - ex-porte-parole adjoint de l’Elysée, rappelons-le - démarre ainsi : "Lors de notre entretien, vous m’avez fait part du souhait de l’AFP de confier une mission à Média 9 pour mener des actions visant à faciliter le changement de gouvernance de votre agence (...)"
  • plus loin, on lit : "nous tenons à vous remercier de la confiance que vous nous témoignez ainsi".
  • cette lettre, adressée à M. Hoog, est datée du 10 juillet, et précise qu’"un acompte de début de mission de 7.150 euros HT vous sera facturé à la signature du contrat, le 15 juillet". S’il n’y avait pas accord entre les parties, comment imaginer que Média9 ait pu ne prévoir que cinq jours entre la date de la lettre et la conclusion du contrat assortie du versement d’un acompte ?
  • Les dénégations tièdes, et sur la défensive, contenues dans le message au personnel envoyé par le PDG ce 22 août arrivent tardivement, 6 jours après les révélations du Canard...
  • S’il dit vrai, pourquoi ne pas avoir exigé fermement un droit de réponse au Canard enchaîné dès mercredi dernier, et porté à la connaissance du personnel, alors que lui-même, l’AFP, son indépendance, sa réputation et sa déontologie sont mis en cause dans cet article ? Pourquoi ne pas démentir vigoureusement tout contact avec la société Média9 ? S’il dit vrai, Monsieur Hoog est là pour défendre l’entreprise et son personnel, non pour se défendre lui-même.

HOOG/HENIN : ELEMENTS DE LANGAGE COMMUNS...

Le SNJ-CGT a contacté Pierre-Jérôme Henin, pour tenter de tirer les choses au clair. L’intéressé, se disant "à l’étranger, dans une zone très difficilement accessible" pour les contacts par téléphone portable, a tenté sous ce prétexte de couper court aussitôt à la conversation.

Nous lui avons relaté la version de la direction et, dans une touchante unanimité, notre interlocuteur a affirmé lui aussi que "rien n’est signé, aucun euro n’a été versé". A nos objections, il a répondu qu’il n’avait "pas un souvenir précis" du courrier envoyé à M. Hoog. "Je n’ai pas été retenu au moment où je vous parle", a ajouté M. Henin.

Nous lui avons fait observer que l’on voit rarement le candidat à un marché montrer aussi peu d’empressement à le conclure et mener l’opération à bien...

Pour le SNJ-CGT, le démenti du Pdg n’en est pas un. Une fois de plus, champion de la haute voltige, Emmanuel Hoog cherche à tromper le personnel et ses représentants élus. Il se garde bien - c’était pourtant l’occasion, s’il voulait lever les lourdes ambiguïtés dont il est lui-même à l’origine - de préciser ce qu’il entend faire après l’échec de la PPL en juin au Sénat, et comment il entend le faire. Pas un mot non plus sur les méthodes préconisées par Média9 ("cartographie des alliés/adversaires", "groupe de porte-bonne-parole", etc.)

Certes, la révélation du "contrat en or" (cf. communiqué CGT du 17 août) et, surtout, l’émoi qu’elle a provoqué parmi le personnel ont probablement torpillé l’opération lobbying à grande échelle préparée par le Pdg et l’Elysée. Cette nouvelle affaire fait suite aux nombreuses dépenses inutiles et inconsidérées de la direction : coût du déménagement, audit social, audit sur l’event manager, audit sur IRIS, changement de logo. Sans compter le premier caprice du PDG à peine élu : la lettre de chantage à la démission -si vous ne cédez pas, je fais là tout de suite- concernant le déménagement.

Pour les raisons que nous venons d’énoncer, le SNJ-CGT estime qu’on ne peut en rester là.

Le ver est désormais dans le fruit. Solder cet épisode est de salubrité publique, car l’affaire du contrat Média9 est de celles qui entament sérieusement le crédit de l’AFP, notamment auprès de ses clients, et dont se régalent nos concurrents. Le personnel ne peut plus tolérer qu’un PDG censé défendre l’AFP déploie tous ses efforts pour mettre à bas son statut et son indépendance.

C’est pourquoi M. HOOG NE PEUT PAS ET NE DOIT PAS RESTER.

La proposition de loi Hoog-Legendre, a été rejetée massivement en juin dernier par une grève votée à la quasi-unanimité.

Avec ou sans Monsieur Hoog, il n’est pas question que les pouvoirs politiques, quel qu’ils soient ou d’où qu’ils viennent, continuent de manoeuvrer et de jouer avec l’indépendance d’une des principales sources d’information mondiales.

Avec ou sans Monsieur Hoog, la CGT continuera à défendre le statut d’indépendance, novateur et toujours actuel, de l’AFP.

Une intersyndicale aura lieu mardi. Parmi d’autres propositions, notre syndicat défendra l’idée du vote d’une MOTION DE DEFIANCE à l’égard du Pdg.

LE SNJ-CGT, PARIS, 22/08/2011

 
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SUD-AFP - le 22 août

Affaire Hoog-Media9 : un démenti qui ne change rien sur le fond

Tout changement du Statut de l’AFP avant les élections de 2012 serait une manipulation politique

L’affaire Hoog-Media9, révélée le 17 août par Le Canard enchaîné, est d’une gravité sans précédent.

Le faux "démenti" publié ce jour par le PDG ne change rien, car il ne dit renoncer ni aux méthodes révélées dans les documents Media9, ni à un changement radical de notre Statut.

Qui plus est, la réaction du PDG n’explique en rien le contenu de la lettre du patron de "Media9", qui fait référence à un entretien pendant lequel le PDG aurait "fait part du souhait de l’AFP de confier une mission à Media9". Cette lettre serait-elle un faux ?

Désormais il convient de tirer les conséquences de cette affaire : l’Intersyndicale se réunit demain mardi à 14 heures.

Mensonge, trahison, abus de pouvoir

Pour résumer l’affaire Hoog-Media9 telle qu’elle se présente à la lecture des documents, nous citons des passages d’un mail que Samir Douaihy (journaliste à l’AFP, non syndiqué, auteur des argumentaires les plus percutants dans le débat sur le Statut de l’agence), a envoyé dès le 18 août.

Ce mail, ayant pour objet : "Que faire maintenant que le roi est nu ?", était destiné à tous les syndicats et associations actifs au sein de l’AFP :

(Début de la citation :)

  1. jamais un PDG de l’AFP n’a conçu une opération de lobbying visant à modifier le Statut de l’AFP. Cette opération, payée sur le budget de l’Agence, est une entreprise structurée, longue et vaste : elle est à la fois interne et externe ; nationale et internationale.
  2. jamais un PDG de l’AFP n’a eu recours à une officine extérieure à l’Agence pour influencer le personnel - ce qui trahit le peu de confiance qu’il a en lui-même et en sa propre Direction. Dans la "stratégie d’action" concoctée par cette officine, il est même fait mention d’une "cartographie des adversaires" (sic !).
  3. aucun doute n’est plus permis sur la paternité du projet Legendre : le PDG avait refusé (le 1er juin 2011, lors de sa rencontre avec les représentants syndicaux) de répondre aux questions pressantes sur son implication dans la préparation du projet Legendre. Ensuite, il a prétendu (dans sa lettre diffusée le même 1er juin 2011) avoir été "informé" par le sénateur Legendre du dépôt de ce projet au Sénat. Or, les documents révélés démontrent que le projet Legendre est en réalité un projet du PDG [comme je l’avais déjà écrit, le 26 mai 2011, dans l’"Argumentaire contre le projet Hoog-Legendre"]. Oui, M. Hoog a menti !
  4. l’identité politique de l’officine choisie par le PDG ne laisse plus de place au doute sur la filiation du projet Legendre : il s’agit d’une opération politique et idéologique qui vise à instaurer une mainmise du pouvoir sur l’AFP.
  5. nous disposons désormais de preuves matérielles démontrant que le PDG actuel agit dans l’ombre, organise des opérations de manipulation et dépense l’argent de l’Agence pour ses propres desseins politiques.
  6. plus grave : alors que la mission première d’un PDG de l’AFP est de gérer et de développer l’Agence dans le respect de son Statut, M. Hoog s’acharne à vouloir modifier ce Statut, fuyant la concertation, recourant à des moyens opaques, agissant pour des raisons floues, n’hésitant pas à dénigrer l’Agence, à l’affaiblir et à la faire douter d’elle-même. Plus que jamais se pose la question de confiance [comme je l’avais déjà écrit, le 7 juin 2011, dans la "Réplique à la lettre de M. Hoog"]. Outre le mensonge, il y a trahison !
  7. le PDG agit seul, sans mandat du Conseil d’administration, qui n’a jamais été saisi ni du projet Legendre (ce qui est à la rigueur normal, le législateur étant souverain), ni de l’implication du PDG dans ce projet (ce qui est anormal, puisque ce projet Legendre vise à modifier la loi fondatrice, la "constitution", de l’Agence). Pour mémoire, le Statut indique clairement que l’instance qui dirige l’Agence est bien le Conseil d’administration (l’article 8 stipule : "Le Conseil d’administration est investi des pouvoirs les plus étendus pour la gestion et l’administration de l’agence"). Le PDG n’est que l’exécutant de la volonté du Conseil d’administration (le même article 8 ajoute : "Le président directeur général est chargé de (...) l’exécution des délibérations du conseil d’administration". Comment le PDG peut-il oeuvrer pour changer le Statut de l’AFP - ce qui constitue l’acte de gestion le plus grave qui soit - sans feu vert du Conseil d’administration de l’AFP ? Outre le mensonge, outre la trahison, il y a abus de pouvoir !"

(Fin de la citation de Samir Douaihy)

Des conséquences immédiates !

Face à ces agissements, le personnel de l’Agence doit réagir et alerter l’opinion publique, le monde politique, les citoyens. Avec un message clair : tout changement du Statut de l’AFP avant la présidentielle et les législatives de 2012 serait une manipulation politique.

Par conséquent, l’Élysée, le gouvernement et M. Hoog doivent renoncer à la proposition de loi Legendre ; ils doivent laisser l’AFP faire son travail !

C’est dans ce sens que SUD argumentera lors de la réunion intersyndicale, à laquelle nous souhaitons voir associées la SDJ et l’ADIAFP.

Qui est moderne ?

SUD ne s’est jamais opposé à l’amélioration du Statut de 1957. Nous sommes même les seuls à en avoir obtenu une, grâce à notre Question prioritaire de constitutionnalité qui a permis d’obtenir, le 6 mai 2011, le droit de vote et d’éligibilité pour les salariés non européens lors des élections au Conseil d’administration.

Après les élections présidentielle et législatives, si le dossier du Statut devait être rouvert, nous rappellerons les quatre points définis par l’ADIAFP, dans sa Lettre ouverte du 16 novembre 2010, qui nous semblent indispensables pour toute modification du Statut :

  1. Renforcer l’indépendance de l’AFP, autrement dit apporter des garanties supplémentaires par rapport à la situation actuelle où un parfum d’influence politique persiste, surtout lors de l’élection du PDG. (...)
  2. Être reliée à une vraie stratégie d’entreprise. Il faut exposer cette stratégie et dire en quoi le Statut actuel empêche sa réalisation et ensuite - et seulement ensuite - modifier le Statut pour permettre la réalisation de ladite stratégie.
  3. Recueillir au préalable l’accord du personnel par référendum. (...)
  4. Recueillir une très forte majorité au Parlement. Si l’unanimité parlementaire que le Statut actuel avait recueillie en 1957 peut sembler inaccessible aujourd’hui, il faudrait tout faire pour s’en rapprocher. (...)

Paris, le lundi 22 août 2011

 
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CFE-CGC- le 22 août

L’AFP côté rue

« L’autre jour au fond d’un vallon – un serpent piqua Jean Fréron – Que pensez-vous qu’il arriva ?– Ce fut le serpent qui creva. »

L’essentiel est dit. Mois après mois, presque jour après jour, le Président ne semble plus en mesure d’exercer toute l’autorité qui devrait être la sienne. C’est une réalité.

Après l’article du Canard Enchaîné, les pharaoniques révélations du SAJ-UNSA, les publications soutenues par MEDIAPART, le PDG nous propose une nouvelle contorsion pour rabibocher le personnel et la Direction Générale. Cela n’a trompé personne : Le mail du 22/08 du Président provoque l’effet inverse de l’effet voulu : en clair, un 22/08 à l’envers.

Le COMEX lui-même porte de plus en plus mal son nom : l’union est chaque jour un peu plus de façade. Le mouvement est paralysé à l’image du déménagement et de son coût exorbitant (plus de 15 M€).

Sur un autre registre, le Monopoly social de la rentrée se dessine : le départ forcé du Directeur Commercial & Marketing Monde, son remplacement hypothétique d’un ancien de l’INA qui a fait un tour par la case POLE EMPLOI, la possible arrivée de Marielle EUDES à la Direction de la Rédaction, le mépris social, la précarité alarmante, le défilé de pseudo juristes, l’arrivée de la « copine » de la DRH en qualité de… DRH adjointe risquent d’être de grands moments de bravoure …voir de solitude.

Sur un socle aussi branlant, le temps commence à manquer à M. HOOG pour espérer restaurer une autorité de plus en plus contestée. En attendant, le Président est prévenu : S’il s’obstine, il devra partir. Avec ses amis…

CFE-CGC

 
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SAJ-UNSA- le 22 août

Le PDG ment mais capitule

Le PDG vient d’adresser au personnel, 6 jours après les premières révélations du Canard Enchaîné, un message lapidaire dans lequel il affirme contre l’évidence, "qu’aucune mission n’a été confiée à la Société Média9 et qu’aucun contrat n’a été signé avec elle".

Cela est un mensonge grossier, mais à l’avantage de signer l’arrêt de mort de cette entreprise de propagande téléguidée par le pouvoir exécutif, destinée à faire pression sur le législateur pour qu’il adopte le projet de réforme Legendre et la casse du statut de 1957.

C’est une première victoire d’importance.

Elle n’aurait pu être remportée aussi rapidement, sans la mise à disposition de tous par le SAJ-UNSA, jeudi dernier, des deux documents accablants pièces à conviction : le plan stratégique de propagande, "Evolution de la gouvernance de l’AFP" émanant de Média9, ainsi que la lettre de son Président, Jean-Jérôme Henin à Emmanuel Hoog en date du 10 juillet, officialisant le recours et la demande de ce dernier au cabinet conseils créé par l’ancien porte-parole du Président de la République.

Mais ce message de Hoog délivré maladroitement et grossièrement dans la panique ne change rien.

Le PDG ne dit pas un mot du projet de loi Legendre rejeté définitivement en Juin par le personnel toutes catégories.

Autant dire, M. le Président, que le compte n’y est pas !

Le SAJ-UNSA vous demande solennellement de déclarer clairement et publiquement votre abandon définitif de ce projet de statut de la Dépendance, mortifère pour l’AFP.

C’est votre seule issue.

Pour le moment, notre lutte continue et se renforce.

Nous appelons le personnel à la plus vaste et radicale mobilisation pour faire échec - comme nous l’avons fait il y a deux mois -à cette nouvelle tentative de casse de notre statut de l’Indépendance et de la Liberté de 1957.

PARIS, 22 août 2011 - SYNDICAT AUTONOME DES JOURNALISTES (SAJ-UNSA)


Dans les deux jours qui ont suivi la publication de l’article du "Canard", la quasi totalité des syndicats représentés à l’AFP ont réagi :

 
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CGT (toutes catégories) - le 17 août

La dernière de Hoog : un contrat "en or" pour démolir le statut de l’agence

Emmanuel Hoog est-il autiste ou bien a-t-il été blessé dans son amour-propre de dirigeant et d’"homme de dialogue" tel qu’il se prétend ? Il y a deux mois, deux grèves votées à la quasi-unanimité et des contacts avec les parlementaires ont fait échec à la tentative de faire passer en catimini au Sénat la proposition de loi Legendre. Ce texte détruisait notre statut d’indépendance, qui est notre fierté, et nous mettait, politiquement et financièrement, sous la coupe de l’Etat. La mobilisation du personnel a été exemplaire.

Mais nous avons un PDG revanchard. Car pendant les vacances, les petites affaires continuent et les coups bas aussi. Désavoué par le mouvement de juin, Monsieur Hoog revient par la fenêtre. Nous ne l’accepterons pas.

Le Canard enchaîné de ce mercredi nous révèle (article intitulé "Un ancien de l’Elysée dépêché à l’AFP"), que notre PDG "a appelé à la rescousse un jeune cabinet de conseil en communication, Média9" créé par l’ancien porte-parole adjoint de l’Elysée et conseiller de Sarkozy. Selon le Canard, ce jeune loup dénommé Pierre-Jérôme Henin, a ensuite chapeauté la communication de l’UMP lors de la campagne des élections européennes.

Ce que ne signale pas l’hebdo satirique, c’est que ce Monsieur Henin est aussi le beau-frère de Roberto Agostinelli, l’un des deux "donateurs" des vacances à 44.000 euros de Nicolas Sarkozy en 2007 à Wolfeboro, dans l’Etat américain du New Hampshire.

Se partager le gâteau de l’AFP, une affaire de famille en quelque sorte...

En outre, le site « TunisiaWatch » rapportait le 20 août 2009 que le cabinet Média9 aurait été, avec le "Club Business France-Tunisie" chargé de "prendre en main l’élaboration de la stratégie de communication du président Zine el Abidine Ben Ali" en vue de l’élection présidentielle tunisienne la même année.

Monsieur Hoog ne regarde pas aux dépenses lorsqu’il s’agit de satisfaire ses opérations de lobbying. Dans son article, le Canard affirme que le consultant sarkozyste aurait proposé la rémunération de 14.300 euros par mois (!!) pour mettre en oeuvre ses "stratégies d’action" et de "lobbying", exposées dans un document de 17 pages, dès la rentrée pour appuyer la PPL Legendre.

Un comble ! Alors que le personnel vit au quotidien l’austérité au nom de la fragilité financière de l’Agence, le président jette l’argent par les fenêtres. La CGT exige en conséquence l’annulation du contrat Média9.

Une chose est certaine, M. Hoog est bien en service commandé et en prise directe avec l’Elysée. Notre syndicat se battra sans relâche pour que le statut actuel de l’agence soit préservé.

 
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SNJ et CFDT - le 19 août

M. Hoog, pour atteindre la "sérénité intérieure", changez vos méthodes !

Le SNJ et la CFDT ont pris connaissance avec consternation de la mission confiée par Emmanuel Hoog au cabinet de conseil en communication MEDIA9.

Le PDG ne s’est donc pas contenté de prendre acte de la non inscription, en juin dernier, de la proposition de loi (PPL) Legendre à l’ordre du jour du Sénat. Il s’est hâté de missionner un communicant proche du pouvoir pour "accélérer le processus" devant mener à la réforme de la gouvernance de l’AFP. Le résultat est affligeant : le discours d’un "gourou de la com" est indigne de l’AFP, son histoire, ses enjeux, ses salariés et leurs organisations syndicales. En outre, M. Hoog joue dangereusement avec l’article 2 du statut sur l’indépendance de l’AFP quand il accepte les services d’un ancien conseiller de l’Elysée.

Comme nous l’avons déjà dit, nous ne sommes pas hostiles a priori à une modernisation-évolution de ce statut. Mais la PPL Legendre, qui comporte trop de menaces pour l’indépendance de l’AFP, ne nous paraît pas acceptable en l’état. Nous n’en discuterons pas le couteau sous la gorge. Et pas avec des communicants aux honoraires vertigineux qui veulent constituer des "groupes de porte-bonne parole", "cartographier les adversaires" et guider l’Agence sur la voie de la "sérénité intérieure" (cf. les documents révélés par le SAJ-Unsa)...

M. le président, le personnel de l’AFP, fier de son identité et de sa liberté, ne veut pas être converti mais respecté. Seize mois après votre arrivée, il est urgent que vous en preniez conscience. Dans le cas contraire, le SNJ et la CFDT, qui sont ensemble majoritaires au sein de la rédaction, prendront leurs responsabilités.

 
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Force Ouvrière - le 19 août

Contrat Média9 et projet de changement de statut : le Pdg doit renoncer ou s’en aller !

Jamais un tel coup aussi bas n’avait été porté contre l’AFP par celui qui est chargé, de par la loi, de la défendre. Jamais, de toute l’histoire de l’Agence, son Pdg n’avait affiché un tel mépris de la rédaction et de l’ensemble du personnel. En engageant un cabinet de "conseil en communication" proche du pouvoir pour tenter de faire passer sa réforme de l’Agence, Emmanuel Hoog s’est cette fois clairement discrédité.

N’a-t-il pas compris que le personnel de l’AFP, dans son immense majorité, est opposé à cette réforme dangereuse qui aboutirait, à quelques mois de l’élection présidentielle, à une mainmise de l’Etat sur notre plus grand capital : la liberté de l’information ? non, nous ne pouvons le croire. Comme nous ne pouvons croire que l’exécutif ne soit pas derrière cette nouvelle tentative de déstabilisation de l’AFP à des fins bassement politiciennes.

Voilà pour le fond. Pour ce qui est de la forme, nous restons effarés par la soi-disant lettre de mission confiée au cabinet Média9, chargé un temps de "promouvoir l’image internationale de la Tunisie et de son président Zine el-Abidine Ben Ali". En voici quelques morceaux choisis :

- "Convaincre la Commission européenne du bien-fondé d’une proximité avec l’Etat". (Ca a le mérite de la franchise !)

- "Se moderniser et disposer des outils pour répondre à l’air du temps et de la demande" (bien sûr, ça nous rappelle quelques demandes ubuesques de la Rédaction en chef !)

- "Constituer une +boîte à outils+ avec une +Key-contact list+ et créer le Groupe des "Portes(sic)-bonne parole" ou encore un peu plus loin : "mener des actions de lobbying auprès des parlementaires, groupes politiques...". (on se croirait pour un peu dans une multinationale alimentaire)

- "Etablir une cartographie des adversaires/alliés" (ce qui prouve bien qu’Hoog et ses donneurs d’ordre ont déclaré la guerre à l’Agence !)

M. Hoog, tout cela doit cesser. Nous vous demandons une dernière fois solennellement de renoncer publiquement à tout projet de réforme en profondeur du statut de l’Agence, d’annuler immédiatement le contrat de plus de 100.000 euros avec Média9 - argent qui serait bien plus utile pour en finir avec la précarité à l’AFP - et de rompre définitivement avec vos méthodes déloyales et dangereuses de management. Faute de quoi, vous devrez en tirer les conséquences ou le personnel le fera pour vous en demandant massivement votre départ.

 
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SUD-AFP - le 17 août

Casse du Statut : c’est toujours NON !

Hoog et les sarkozystes toujours à la manoeuvre

L’opposition résolue du personnel de l’Agence - exprimée lors de deux grèves de 24 heures en mai et juin derniers - n’aura donc pas suffi : Emmanuel Hoog profiterait de la trêve estivale pour préparer avec ses amis du pouvoir une nouvelle offensive contre le statut d’indépendance de l’AFP.

Comme l’écrit « Le Canard enchaîné » de ce jour, dans un article qui n’a pas été démenti par le PDG, il s’agirait de reprendre la proposition de loi Legendre, lancée au printemps au Sénat, mais dont la discussion avait été repoussée à une date ultérieure grâce à l’action militante du personnel.

Pour l’assister dans ce funeste projet, Emmanuel Hoog n’aurait pas hésité à recruter à grands frais un cabinet de com’ fondé par un proche de Nicolas Sarkozy.

Non content de faire directement appel au pouvoir afin de faire passer une loi qui augmenterait considérablement l’influence de ce même pouvoir sur la gestion de notre agence - et ce à quelques mois d’une élection présidentielle - Emmanuel Hoog dépenserait des sommes folles de notre argent pour ce faire.

Ceci alors qu’il continue à geler les salaires, répandre la précarité et comprimer le personnel.

Il y a un nom pour cela : la trahison.

Emmanuel Hoog tout comme le gouvernement doivent savoir qu’ils trouveront les syndicats combatifs de l’agence, et notamment SUD-AFP, sur leur chemin s’ils persistent dans ces projets.

La rentrée sera chaude à l’AFP !

 
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SAJ-UNSA - le 18 août

Emmanuel Hoog : la forfaiture

Le Syndicat Autonome des Journalistes (SAJ-UNSA) est en mesure de dévoiler le plan stratégique de communication ou "lobbying", élaboré par le cabinet conseils MEDIA9, dirigé par l’ancien porte-parole de Sarkozy Jean-Jérôme Henin et destiné à faire pression à la fois sur le monde politique Français, les élus, la Commission Européenne et le personnel de l’AFP, pour faire passer le projet de réforme du statut Hoog-Legendre, massivement rejeté par le personnel en Juin dernier.

C’est ce document qui est évoqué ce mercredi dans la dernière livraison du Canard Enchaîné.

Le SAJ-UNSA est aussi en mesure de publier un second document, émanant du cabinet MEDIA9 et signé de Jean-Jérôme Henin, officialisant l’accord passé entre son officine et le PDG de l’Agence.

- A noter dans ce document le coût des premiers émoluements de Henin et consort : 107.250 euros...!-

Ces deux documents sont disponibles ici en attachés [NDLR : consultables sur Mediapart]

Que chacun les lise très attentivement et se fasse son propre avis.

Que chacun aille aussi consulter via Google le pedigree de M. Henin…… de l’Elysée à la promotion de l’image dans le monde du dictateur tunisien Ben Ali en 2009....!

Pour le SAJ-UNSA et comme nous l’écrivions dès le 27 Mai dans une tribune publiée par le journal en ligne MEDIAPART, ces documents et leur commune origine (l’ancien porte-parole de l’actuel Président de la République) démontrent -pour qui en doutait- que c’est bien à une "offensive sarkozyste contre l’indépendance de l’AFP" à quoi nous sommes confrontés, et avec nous l’ensemble de nos concitoyens dont la principale source d’information est l’Agence France-Presse.

Une terrible offensive avec son propre calendrier, qui programme pour février 2012, une adoption par le Parlement du projet de loi Hoog-Legendre, donc la mise de l’AFP sous tutelle de l’Etat et par voie de conséquence sous l’emprise de l’actuel exécutif sortant, 3 mois avant les élections présidentielles et 4 avant les législatives....!!!

Emmanuel Hoog -qui n’est de toute évidence qu’une marionnette entre les mains du locataire de l’Elysée (aurait-il eu seul la "bonne" idée d’aller chercher l’ancien porte-parole de NS ?) et qui a été nommé sur intervention de Sarkozy et en remplacement de Pierre Louette uniquement pour mener à bien la casse du "statut de la liberté"- se livre à une véritable FORFAITURE en acceptant et accompagnant cette mise en scène désastreuse et accablante, téléguidée du château.

Emmanuel Hoog, non seulement ignore et méprise volontairement le personnel qui par sa mobilisation en Juin a obligé les sénateurs UMP à la capitulation en rase campagne, mais pire, aux ordres de son petit maître, il fait acte de collaboration avec tous ceux qui veulent en finir avec le statut de la liberté et de l’indépendance de 1957.

Le 1er document "Evolution de la gouvernance de l’AFP" mis au point par MEDIA9, ne constitue rien d’autre que la formation d’un "Escadron de propagande" ("Propagandastaffel" en allemand...) destiné à faire accroire par son action tous azimuts auprès des politiques français, mais aussi et surtout auprès de la Commission Européenne, que le projet de réforme Hoog-Legendre, est la seule solution viable et à adopter "en urgence", en regard des textes européens concernant la concurrence commerciale.

-Nous vous laissons apprécier au chapître "Stratégie d’action", la grotesque formation d’un GPBP ("Groupe des +Portes-bonne parole+")...!

Tout l’argumentaire présenté est faux, absolument et totalement faux, y compris en regard de la plainte déposée à Bruxelles -à des fins strictement commerciales- pour "aide illégale de l’Etat" par l’Agence allemande DAPD en février 2010.

Nous y reviendrons dans un prochain texte.

Sans entrer dans tous les détails du document porté à votre connaissance par le SAJ-UNSA, soulignons que la stratégie de propagande qui y est exposée fait assaut de catastrophisme en "faisant comme si..." la Commission européenne avait déjà "reconnu" après enquête, la réalité d’une aide illégale de l’Etat français à l’AFP, via sa convention d’abonnement.

Ce n’est évidemment pas le cas !

Rappelons qu’à l’époque, le précédent PDG Pierre Louette avait, dans une lettre au président allemand de DAPD, jugé ces accusations "sans fondement".

"L’AFP ne reçoit de l’Etat français aucune aide qui viole le Droit européen ou le Droit national, et ne transfère pas de fonds à ses filiales allemandes en Allemagne, bénéficiaires. Celles-ci ne pratiquent pas de prix de dumping", affirmait-il.

(Mais de toute évidence, Pierre Louette était vraisemblablement un "Porte-mauvaise parole"….. comme le personnel !)

La longue procédure concernant cette seule et unique plainte (qui vise d’ailleurs l’Etat français et non l’AFP) est toujours en cours.

Aucun acte, décision, déclaration, courrier et à fortiori condamnation ou sanction d’aucune sorte n’est arrivé de Bruxelles depuis maintenant 18 mois.

Mais cela n’empêche pas l’ancien porte-parole de Sarkozy de prévoir dans son document stratégique des actions de propagande en direction même de la Commission européenne, pour la convaincre -non de la parfaite légalité du statut de 1957- mais au contraire du bien fondé du projet de loi Hoog-Legendre.

Et Hoog exécute, Hoog obéit, Hoog avalise, Hoog tire contre son camp, Hoog trahit !

Dans un second texte publié par MEDIAPART le 10 Juin, après la capitulation du Sénat, le SAJ-UNSA écrivait :

"La question du maintien d’Emmanuel Hoog à la tête de la 3e Agence mondiale d’information est posée"....

Nous la reformulons avec insistance et en URGENCE, aujourd’hui.

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