Par cette décision, annoncée le 6 mai, la plus haute instance juridique en France a instauré de la manière la plus claire l’égalité entre tous les salariés de l’AFP à travers le monde.
Cette décision historique, qui enlève la seule tache morale que contenait le Statut de l’AFP, s’inscrit pleinement dans la vocation mondiale de l’Agence et dans la déontologie et l’éthique universelles de notre métier de journaliste.
Cette procédure devant le Conseil constitutionnel a montré que la Direction actuelle de l’AFP est toujours décidée à modifier le Statut de l’AFP. Ainsi, cette Direction a eu l’audace de soutenir devant le Conseil constitutionnel que c’est quasiment tout le Statut de l’AFP qui était anticonstitutionnel ! Bien entendu, le Conseil constitutionnel a refusé cette démarche opportuniste de la Direction. Et pourtant, cette dernière a persisté, dans son communiqué du 6 mai, a évoquer la nécessité de modifier le statut de l’Agence.
Nous mettons en garde la Direction contre cette obsession. Ce texte a protégé l’indépendance de l’AFP sans l’empêcher d’évoluer et de s’adapter : pour preuve, 54 ans après l’adoption de ce Statut, l’AFP est toujours parmi les trois plus grandes agences mondiales.
Et nous rappelons au PDG actuel qu’il a été élu sur la base de ce même statut et que sa première mission consiste à le défendre. Ce manque de loyauté est sidérant et ne pourra in fine que disqualifier le PDG et tout membre de la Direction le soutenant dans cette tentative de modifier le Statut.
En cette période préélectorale en France, où les forces politiques et économiques ont tendance à vouloir, plus qu’en d’autres temps, peser sur les medias, l’ADIAFP appelle tous ceux, membres ou non de l’agence, journalistes, responsables politiques, citoyens attachés à l’indépendance des medias, à demeurer extrêmement vigilants sur la situation de la première entreprise de presse de France qu’est l’AFP. La pétition SOS-AFP conserve toute sa pertinence.
ADIAFP, le mardi 17 mai 2011